B U L G A R I E

SEJOUR DANS LA DOBROUDJA BULGARE
AVEC PAVEL SIMEONOV et Branta-Tours
DU 07/01/2006 AU 15/01/2006


SAMEDI 7/01/06

Départ de Genève pour Varna en Bulgarie via Vienne avec Austrian airlines.
En fait, après en avoir rêvé depuis de très nombreuses années, ce voyage trouve son origine, dans l’observation en 1987 d’une bernache à cou roux isolée au milieu d’une bande de bernaches cravant en Zélande.
Depuis, l’envie d’observer cet oiseau en nombre dans ses lieux de vie n’a fait que croître.
Bien sûr , entre la presqu’île de TAIMIR l’été ou la Bulgarie l’hiver, le choix le plus simple s’imposait de lui même pour la BULGARIE, renforcé par les informations données par la fondation LE BALKAN (www.lebalkan.org) qui s’emploie à défendre la bernache à cou roux et les milieux naturels de BULGARIE où elle vient hiverner avec beaucoup d’autres espèces.
Dès notre arrivée à VARNA ,nous sommes pris en charge par PAVEL SIMEONOV qui a créé sa propre agence pour l’organisation de séjours ornithologiques en BULGARIE. Puis il nous emmène après 2Hoo de voiture dans un hôtel idéalement situé en bord de mer noire dans le village de KRAPETZ à mi-distance du lac SHABLA au sud et du lac DURANKULAK au nord tous deux à ¼ d’h. de route.
Nous ne regretterons pas d’avoir fait confiance à PAVEL SIMEONOV et à son agence BRANTA TOURS (www.branta-tours.com) Il va se révéler être un guide hors pair alliant tout à la fois une connaissance aiguë en ornithologie mais aussi des milieux naturels où observer les oiseaux ainsi que de leurs comportements. En plus, PAVEL ayant séjourné une dizaine d’année en France, pas de souci de langue et de compréhension pour les francophones, il est tout à la fois votre interprète pour échanger avec les bulgares, votre conseiller en ornithologie pour vous éclairer sur toutes les interrogations que l’on peut avoir sur les oiseaux de l’est européen, votre guide pour vous emmener dans les endroits les plus secrets et inaccessibles, pour observer une espèce rare, votre expert pour vous parler de la grippe aviaire, de la vie en BULGARIE et même votre musicien pour vous faire plonger dans l’ambiance bulgare.
Pour résumer, grâce à PAVEL, nous aurons passé un merveilleux séjour en BULGARIE dans la région de la DOBRUDJA
Nous garderons un souvenir ému de l’hôtel où nous avons séjourné à KRAPETZ .
COSTA et PAVLETA nos hôtes nous ont accordé un accueil chaleureux où nous nous sentions en famille auprès d’amis avec lesquels les soirées passées devant la cheminée au feu de bois à écouter PAVLETA chanter et jouer du piano avec PAVEL à la flûte, à danser sur les airs de cornemuse bulgare, ou parler de peinture et de ses tableaux avec COSTA ou encore parler de nature et de la BIELORUSSIE avec TATIANA la femme de PAVEL restent bien ancrées dans notre mémoire.
Mais attention à ne pas abuser du RAKIA.


Autre élément marquant de notre séjour et très lié à l’ornithologie, la grippe aviaire.
Notre séjour en BULGARIE s’est déroulé alors que des oiseaux trouvés morts en ROUMANIE et en TURQUIE étaient porteurs du virus H5N1 et que des enfants venaient de mourir en TURQIE de ce virus.
Nous avons constaté chez les bulgares, les médias de ce pays mais aussi les autorités, même si le régime institutionnel reste encore influencé par l’ancien régime communiste, une très grande sensibilité à cette grave épidémie de grippe aviaire.
Je relaterai là mon modeste témoignage d’une expérience vécue de près dans un pays d’EUROPE de L’EST qui n’est pas encore membre de l’UNION EUROPEENNE et dont les moyens financiers demeurent très limités.
Dès le 2ème jour de notre séjour, PAVEL nous a fait partagé sa grande préoccupation sur la grippe aviaire relayé en cela par les informations télévisées qui développaient de longs reportages sur la grippe aviaire en TURQUIE.
Autre fait marquant, à la différence de la France, où les autorités face au poids des chasseurs n’ont pas interdit la chasse aux oiseaux d’eau, le gouvernement bulgare l’a interdit y compris la chasse aux oies de la région de la DOBRUDJA et du lac SHABLA alors que c’est un moyen d’obtenir des devises en attirant des chasseurs étrangers, italiens mais aussi français car je viens de découvrir un article faisant la publicité de ce type de séjour dans une revue de chasse française.
Et bien, je peux assurer que durant notre séjour, cette interdiction était strictement respectée car il n’y avait aucun chasseur étranger notamment au lac SHABLA où ils sont généralement accueillis. Les chasseurs bulgares aussi, peut être par crainte de la grippe aviaire étaient respectueux de cet interdit, nous n’avons vu aucun chasseur, pas plus que de braconniers ou entendu de coup de fusil notamment le soir .
Nous n’avons vu également aucun volaille divaguer dans les champs ou autour des maisons.
Pendant 3 jours, nous avons même vécu de très près cette pression qui s’exerçait autour de l’hivernage des oiseaux d’eau et particulièrement des oies en BULGARIE.
En effet, PAVEL, ornithologue très connu en BULGARIE a été appelé par la radio nationale bulgare et interviewé en direct sur les risques de grippe aviaire en BULGARIE.
Il s’est montré critique en constatant qu’il ne voyait aucun contrôle sur le terrain où il était présent, aucun prélèvement de fiente pour vérifier la présence oui ou non du virus H5N1, aucune mesure type pédiluve pour désinfecter les engins agricoles qui travaillaient dans les champs et sur les lieux de gagnages des oies en journée. La réaction ne s’est pas fait attendre, le préfet l’appelait pour s’expliquer, mais le régime a évolué et la démocratisation et en marche en BULGARIE, PAVEL s’est exprimé à la radio et il s’en est suivi une concertation de la part des autorités.
Le préfet a donné ordre au directeur régional des services vétérinaires de la DOBRUDJA de prendre contact avec PAVEL . Il s’en est suivi à SHABLA une réunion entre les autorités locales, les techniciens, le directeur régional des services vétérinaires et à laquelle PAVEL a été invité. Durant cette réunion, le directeur régional a d’ailleurs soutenu les positions avancées par PAVEL
Preuve me semble faite que les esprits évoluent plus vite que le système politique lui même qui reste très centralisé dans son fonctionnement.
Là encore pour en apporter la preuve, je relaterai l’expérience d’une bernache à cou roux isolée que nous avons observé sur l’eau à 20m et qui révèle un comportement anormal quand on connaît son caractère grégaire et farouche. Nous l’avons observé en présence d’un vétérinaire qui nous avait rejoint et qui relevait de l’administration. A la proposition de PAVEL de capturer cet oiseau afin de l’analyser pour vérifier s’il n’était pas porteur du virus, il a fallu remonter au directeur régional qui n’avait pas plus le pouvoir de décision car il fallait remonter au ministère pour avoir l’autorisation de capture.
Bien entendu, la journée s’est achevée, la nuit est passée et notre bernache avait disparue.

Il n’en demeure pas moins que cette expérience m’a amené à constater une bonne volonté des autorités locales, une prise de conscience du poids des responsabilités un respect de la liberté d’expression mais avec encore un système politique sclérosé par 50 ans de centralisme.
Si je peux émettre un souhait pour la BULGARIE c’est que son intégration dans l’U.E. apporte à sa population des moyens matériels et financiers pour mieux vivre et que BRUXELLES veille à aider à la sauvegarde des milieux naturels de l’EUROPE de l’EST plutôt que d’aider une agriculture industrielle où seule compte le rendement et de même à laisser faire les promoteurs et autres fonds qui bétonnent les derniers milieux aquatiques et kilomètres de côtes maritimes.

Pour les oiseaux proprement dit, mon objectif premier était l’observation de la bernache à cou roux avec le risque sui était de ne pas la trouver début janvier car fin janvier, début février sont plus favorables.
Mais, la chance était avec nous car notre arrivée à coïncidé avec le début d’un coup de froid.
Dès notre premier jour d’observation une troupe de 2000 bernaches à cou roux s’est présentée dans les jumelles et lunettes.
Durant le séjour, le nombre n’a fait qu’augmenter avec une association de bernaches à cou roux et d’oies rieuses de plus en plus considérable.
En milieu de séjour, s’est posé la question de savoir si nous poursuivions notre périple en direction du sud pour aller jusqu’au lac BOURGAS ou si nous restions sur place en raison de l’arrivée par bandes continues des oies dans la DOBROUDJA.
J’ai choisi la seconde solution et je ne l’ai pas regretté car nous avons eu le plaisir sur 10 jours d’observer le comportement social des oiseaux avec le caractère grégaire très marqué des bernaches à cou roux et des oies rieuses. En plus nous avons eu la chance d’observer de près une Erismature à tête blanche(Oxyura leucocephala) dans le secteur – une deuxième espèce « Phare » du voyage, alors que nous devions la chercher à 200 km plus loin dans la région de Bourgas.
Nous avons donc pris notre temps pour observer comment les bernaches évoluaient dans un milieu naturel non troublé par la chasse.
Nous avons constaté sur le site du lac DURANKULAK que les bernaches à cou roux s’éloignaient peu du lac pour aller pâturer dès lors qu’elles ne sont pas dérangées par la chasse. Nous les avons observées dès leur 1er jour d’arrivée sur le site. Elles allaient pâturer sur les champs à proximité immédiate du lac avec un espace de repos et un espace de gagnage séparé de 500 à 800m et les échanges de l’un à l’autre se faisaient de manière permanente par vol de quelques centaines d’individus.
Encore plus intéressant fût d’observer l’instinct de conservation lié à la protection du groupe, en milieu d’après midi un vent du nord très violent s’est levé doublé d’une chute de neige en l’espace de 10mn nous avons vu toutes les bernaches à cou roux se regrouper indépendamment des oies rieuses pour venir de l’aire de gagnage à l’aire de repos par vols de plusieurs centaines pour ensuite voir plus de 2000 bernaches marcher pour se regrouper de manière très serrée pour ne plus former qu’une boule compacte et ainsi mieux résister au vent et au froid tel qu’on le voit pour les manchots de l’ANTARCTIQUE. J’ajouterais ici que cette tactique permettait aux oies refroidies de pouvoir se réchauffer dans la bande abritée alors que leurs congénères déjà chauffés partaient à leur tour se joindre à la bande en pâture mais exposée aux vents au milieu du champ.
Sur le reste du séjour après avoir épuisé l’herbe des champs à proximité du lac, elles s’en sont éloignées sans dépasser 2 km et en changeant de parcelles tous les 2jours pour manger du blé en herbe..
Sur la fin du séjour mi-janvier, il y avait sur le lac DURANKULAK environ 4OOO bernaches à cou roux pour 10 000 oies rieuses qui venaient se poser le soir sur le lac vers 17h30 pour en repartir le matin vers 7h30. Quel spectacle enchanteur quand par vol de quelques centaines ou un millier les oies vous passent au-dessus de la tête en caquetant par grappe en vol rapide et compact pour les bernaches et en formation plus étendue et en V ou en file pour les oies rieuses qui toutes ensuite se regroupaient au centre du lac ! Il faut rappeler ici que les effectifs hivernants des bernaches se situent entre 20,000 et 50,000 selon les années et que parfois il y a plus de 350 000 oies rieuses. Selon les informations communiquées par PAVEL en février de cette année il y a eu près de 200 000 oies rieuses dans la région de la DOBROUDJA mais elles étaient difficiles à comptabiliser car elles ne se fixaient pas uniquement sur les lacs DURANKULAK et SHABLA pour la nuit comme les années précédentes à cause ou plutôt grâce à la tranquillité offerte par le gouvernement bulgare qui avait interdit la chasse cette année pour cause de grippe aviaire . Pavel a constaté la présence de dortoirs d’oies à des dizaines de kilomètres à l’intérieur des terres sur les champs de maïs alors qu’habituellement elles se concentraient sur les lacs pour la nuit.
Le soir ce fût là encore l’occasion de voir voler 3 butors étoilés (Botaurus stellaris)qui tout aussi vite se dissimulaient dans les roseaux.

Autre observation intéressante, elle concerne la complémentarité entre les bernaches à cou roux et les oies rieuses, soit les bernaches se mélangent aux énormes bataillons d’oies rieuses comme on l’a observé dans les champs vers le lac SHABLA soit elles sont plus nombreuses vers le lac DURANKULAK mais quelques centaines d’oies rieuses se mélangeaient aux bernaches. Dans tous les cas, les oies rieuses sont les agents de sécurité des bernaches car elles sont plus grosses et plus grandes sur pattes et leur con plus long ce qui leur permet de mieux voir venir le danger et par la même d’alerter les bernaches qui prennent la fuite.
Nous avons passé une journée dans la steppe de la DOBROUDJA aux immenses champs de céréales sur des parcelles de plusieurs centaines d’ha d’un seul tenant.
Ces immenses champs sont séparés par des haies de 10 à 20m de large qui ont été planté sur ordres de l’un des derniers présidents communistes afin de limiter les effets de l’érosion et des vents violents en période hivernale.
Nous y avons observé avec grande facilité la buse féroce, la buse pattue et de très près le faucon émerillon. La grande outarde est resté invisible par contre nous avons également vu de très nombreux vols de pigeons ramiers à chaque fois de plusieurs milliers.
Le jour précédent notre départ, dans les champs proches de la ville de SHABLA, départ et d’autre d’un chemin, c’est près de 10 000 oies d’un côté comme de l’autre que nous avons observées, en grande majorité des oies rieuses mais aussi des bernaches à cou roux. Je vous laisse imaginer le spectacle lorsque tout le groupe s’envolait pour se reposer dans l’instant qui suivait.
S’agissant des conditions d’observation, toutes se sont faites de la voiture principalement et depuis les chemins à une distance de 200 à 300m pour les oies. Nous avons même eu la chance une fin de matinée et avec un rayon de soleil de voir des bernaches à cou roux depuis la route à seulement une centaine de mètres, un vrai cadeau.
PAVEL étant équipé d’un véhicule 4x4 et connaissant le terrain comme sa poche tout autant que les habitudes des oiseaux, nous avons fait un maximum d’observations notamment avec le tour du lac DURANKULAK.

Pour les plus curieux, voici les résultats de 10 jours d’observations.

7/01 :
Arrivée à VARNA puis installation à l’hôtel à KRAPETZ au bord de la Mer Noire à mi chemin des lacs SHABLA et DURANKULAK.

8/01 :
Cap KALIAKRA, falaise et vallée BOLATA, falaise et steppe YAILATA, lac SHABLA et lagune TOUZLA, lac DURANKULAK en soirée.
Temps sec, moyennement ensoleillé avec vent du nord et température inférieure à zéro.
39 espèces observées avec nombreux grèbes à cou noir (Podiceps nigricollis) sur la mer, cygnes sauvages (Cygnus cygnus), oies rieuses (Anser albifrons) et cendrées (A. anser) en nombre faible pour cette dernière, nombreux busards St martin (Circus cyaneus)ainsi qu’autour (Accipiter gentilis), épervier (A. nisus), buses variable (Buteo buteo) et féroce (Buteo rufinus), pic syriaque (Dendrocopos syriacus) commun sur tout le séjour, alouettes des champs (Alauda arvensis) et huppée(Galerida cristata), moineau friquet (Passer montanus) commun et pour conclure la bernache à cou roux(Branta ruficollis) à DURANKULAK

Suite

 

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